Contexte historique
Depuis la venue des Européens en Amérique, plus de 90 % de la population des Premières Nations a été décimée par les maladies d’origines extérieures à l’Amérique. Le déclin de nos populations s’est continué jusqu’au tournant du XXe siècle. À partir de ce moment, les campagnes de vaccination et l’amélioration de la santé publique ont permis d’éradiquer plusieurs maladies qui décimaient encore les Premières Nations, et ce, de façon beaucoup plus marquée que la population canadienne. Un des meilleurs exemples est certainement la variole qui a tué des centaines de milliers de membres des Premières Nations au Canada.
Cependant, certains membres des Premières Nations sont tout de même réticents à se faire vacciner contre la COVID-19 : une conséquence de la méfiance envers le système de santé et de ses erreurs historiques. C’est pourquoi la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) s’efforce de rendre accessible à toute la population des Premières Nations au Québec l’information nécessaire pour prendre une décision éclairée et pour que les sensibilités culturelles des Premières Nations soient prises en compte durant la campagne de vaccination.
Renseignements à la population
Vous trouverez ci-dessous des sources fiables d’institutions reconnues et crédibles pour trouver réponse à vos questions et pour vous aider à en apprendre davantage sur la vaccination contre la COVID-19. Pour des ressources supplémentaires, cliquez ici.
Foire aux questions
Vous trouverez dans cette section des réponses aux questions que vous pourriez vous poser au sujet de la vaccination contre la COVID-19. Son contenu sera mis à jour au fur et à mesure que de nouvelles questions surgissent, alors n’hésitez pas à vous y référer fréquemment.
Vous avez d’autres questions?
Transmettez-nous votre question par courriel à info@cssspnql.com et nous pourrons ajouter l’information au contenu de cette section.
En date du 5 mars 2021, trois vaccins sont autorisés et distribués au Canada : celui de Pfizer-BioNTech, celui de Moderna et celui d’AstraZeneca.
Les vaccins de Pfizer et de Moderna contiennent l’ARN messager du virus qui cause la COVID-19. L’ARN messager sert de plan de construction pour que notre corps fabrique une partie du virus qui ne peut pas nous infecter, mais qui va activer notre système immunitaire afin qu’il apprenne à reconnaître et à détruire le virus de la COVID-19.Ces vaccins ne peuvent pas modifier notre code génétique.
Le vaccin d’AstraZeneca est un vaccin à base d’un vecteur viral inoffensif qui présente l’information pour produire une protéine du virus de la COVID-19. Cela permet d’activer notre système immunitaire afin qu’il apprenne à reconnaître et à détruire le virus de la COVID-19. Il est important de noter que le virus utilisé dans le vaccin n’est PAS celui qui cause la COVID-19 et que cette méthode a fait ses preuves et est utilisée depuis des décennies dans d’autres types de vaccins.
Pour en savoir plus sur les composants des vaccins, consultez la section Composition des vaccins sur le site Web du gouvernement du Québec.
Pour connaître les étapes de développement d’un vaccin, consultez la page Web du gouvernement du Québec sur le sujet ou visionnez la vidéo explicative de Santé Canada.
Oui, les normes de sécurité canadiennes concernant la vaccination sont très strictes. Seuls des vaccins approuvés par Santé Canada peuvent être utilisés au Canada. Avant d’être autorisés, les vaccins contre la COVID-19 ont été soumis aux mêmes normes de sécurité que les autres vaccins et ont été testés pour qu’on valide leur sécurité et leur efficacité. De plus, une surveillance active des effets secondaires se poursuit tout au long de l’utilisation du vaccin.
Oui, des dizaines de milliers de personnes ont participé aux essais cliniques visant à démontrer l’efficacité et la sécurité du vaccin. Une équipe d’experts de Santé Canada a procédé à un examen complet de toutes les données relatives aux vaccins.
Pour connaître le mode de fonctionnement d’un vaccin, visionnez cette capsule vidéo du gouvernement du Québec.
Le vaccin sert à prévenir la COVID-19 en offrant une immunité contre la maladie. Il est efficace à plus de 90 % pour prévenir la maladie. Il permet donc d’être protégé contre la COVID-19.
Non, le vaccin ne peut pas modifier notre code génétique. Le vaccin contient les instructions pour fabriquer une partie du virus qui ne peut pas nous infecter, mais qui va activer notre système immunitaire. Notre corps va donc produire des anticorps qui vont nous permettre de combattre l’infection si nous sommes, un jour, en contact avec le virus de la COVID-19.
Non, les vaccins de Pfizer, de Moderna et d’AstraZeneca ne sont pas des vaccins vivants. Puisqu’ils ne contiennent pas le virus de la COVID-19, ils ne peuvent pas provoquer d’infection ni causer la COVID19.
Les études cliniques ont démontré que l’efficacité à long terme du vaccin était supérieure après la deuxième dose, c’est pourquoi deux doses sont administrées. En effet, la deuxième dose permet au système immunitaire de continuer à produire des anticorps contre la COVID-19 de manière durable. Pfizer-BioNTech recommande 21 jours entre les deux doses, alors que Moderna suggère 28 jours, mais il est aussi possible de prolonger un peu plus la période entre les doses.
Un vaccin prend en moyenne de dix à quatorze jours avant de commencer à être efficace. Cette période peut être plus longue pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli par l’âge ou la maladie.
Le vaccin de Pfizer–BioNTech est présentement autorisé chez les personnes de 12 ans et plus, tandis que le vaccin de Moderna et celui d’AstraZeneca sont autorisés chez les personnes de 18 ans et plus. Pour le moment, le Comité sur l’immunisation du Québec recommande l’administration du vaccin d’AstraZeneca chez les personnes de 45 ans et plus dans le contexte où un signal de cas de caillots sanguins suivant l’administration de ce produit a récemment été détecté (environ 1 cas par 100 000 doses).
À moins d’avis contraire d’un professionnel de la santé, la vaccination n’est pas recommandée pour :
- Les femmes enceintes et celles qui allaitent.
- Les personnes immunodéprimées (chimiothérapie ou maladie auto-immune).
- Les enfants et les adolescents de moins de 12 ans (vaccin de Pfizer) ou 18 ans (vaccin de Moderna et d’AstraZeneca).
La vaccination chez ces groupes sera déterminée en fonction d’études en cours sur la sécurité et l’efficacité des vaccins.
Les risques associés aux vaccins, qu’ils soient réels ou non, inquiètent beaucoup de gens. En fait, plusieurs personnes s’inquiètent plus des risques associés aux vaccins que des risques associés aux maladies que les vaccins permettent d’éviter. Pourtant, les recherches ont prouvé que les risques graves associés aux vaccins sont beaucoup plus rares que ceux qui sont liés aux maladies. Grâce aux vaccins, moins de personnes souffrent de maladies évitables par la vaccination, et les conséquences de ces maladies sont plus rares dans la population.
Les effets secondaires sont plus communs après la deuxième dose et ils sont normalement de courte durée (de 1 à 2 jours maximum). Voici les principaux effets secondaires potentiels :
- Douleur à l’endroit de l’injection
- Fatigue
- Maux de tête
- Douleurs articulaires
- Frissons
- Fièvre légère
Le personnel médical qui administre le vaccin est formé pour intervenir adéquatement et rapidement si une réaction anormale se produit.
Les cas de thromboses à la suite de l’administration du vaccin d’AstraZeneca sont très rares, soit environ 1 par 100 000 doses administrées. Dans le contexte présent de la pandémie, les avantages de ce vaccin dépassent les risques associés à la COVID-19.
Oui, si les allergies en question ne concernent pas l’un des composants du vaccin, la personne peut recevoir le vaccin sans problème.
Pour les vaccins de Pfizer et de Moderna, les contre-indications se rapportant aux allergies concernent les personnes qui ont fait une réaction allergique à la suite de l’administration d’une dose antérieure de ces vaccins ou d’un produit ayant un composant identique, notamment le polyéthylène glycol (PEG). Aucun vaccin disponible au Québec ne contient de polyéthylène glycol, à l’exception des vaccins contre la COVID-19.
Non, le vaccin contre la grippe et celui contre la pneumonie ne protègent pas contre la COVID-19. Pour le moment, seuls les vaccins de Pfizer et de Moderna sont efficaces contre la COVID-19.
Oui, les vaccins autorisés sont également sûrs et efficaces chez les personnes présentant des maladies chroniques, comme l’asthme, le diabète, l’hypertension, des maladies pulmonaires, etc. Pour une personne immunodéprimée, par exemple à la suite d’une greffe ou de certains traitements contre le cancer, il est recommandé d’en discuter avec un professionnel de la santé.
Actuellement, il y a peu de données sur la vaccination des personnes ayant une maladie auto-immune. Il est recommandé d’en discuter avec un professionnel de la santé, par exemple avec le médecin traitant.
Selon les données des essais cliniques, les vaccins de Moderna et de Pfizer ont un taux d’efficacité de 94 % à 95 %. Cependant, comme tout autre médicament, aucun vaccin n’est efficace à 100 %. L’efficacité d’un vaccin dépend de plusieurs facteurs et peut varier d’une personne à l’autre selon son âge, son état de santé, etc. Malgré cela, la vaccination demeure l’une des interventions les plus efficaces dans le domaine de la santé pour se protéger d’un virus.
Il n’existe actuellement aucune donnée probante concernant l’efficacité à moyen ou à long terme des vaccins contre la COVID-19 autorisés par Santé Canada, mais les études à ce sujet sont en cours.
Bien que les vaccins contre la COVID-19 protègent contre la maladie, il n’est pas possible de savoir encore si les personnes vaccinées peuvent quand même contracter la COVID-19 ou la transmettre tout en étant asymptomatiques. Aucun vaccin n’est efficace à 100 %.
Selon les données des essais cliniques, les vaccins de Pfizer et de Moderna sont comparables en termes d’efficacité. Les deux vaccins sont efficaces à plus de 90 %.
Pour le moment, il est recommandé de recevoir le même vaccin pour la première et la deuxième doses, car il n’y a pas encore de données prouvant que recevoir un vaccin différent pour la deuxième dose est efficace.
Il existe peu de données sur la protection offerte après une seule dose. Pour le moment, il est recommandé de recevoir deux doses afin d’être protégé contre la COVID-19.
Les mutations d’un virus sont normales. Ce phénomène survient au fur et à mesure que les gens développent une immunité après avoir été infectés ou vaccinés, car le virus évolue pour tenter de survivre. Certaines études ont démontré que les vaccins contre la COVID-19 continuent d’offrir une protection contre les variants connus. Puisque peu de données sont disponibles à ce jour, il est cependant important de maintenir les mesures sanitaires en place malgré la vaccination.
Pour l’instant, les mutations de ce coronavirus ne sont pas suffisantes pour qu’on estime qu’un nouveau vaccin serait nécessaire, mais il y a une possibilité que cela devienne nécessaire à plus long terme.
Oui, les consignes sanitaires doivent être respectées avant, pendant et après la vaccination puisque le virus circule toujours. Cette situation durera tant qu’une vaccination complète n’aura pas été offerte à la grande majorité de la population.
Au Québec, la vaccination est planifiée conformément à la stratégie de priorisation des groupes à vacciner du gouvernement québécois et, pour les communautés, elle sera coordonnée par les CISSS et les CIUSSS, en collaboration avec les communautés et les organismes concernés.
Conformément à la stratégie de priorisation des groupes à vacciner du gouvernement du Québec, les communautés des Premières Nations font partie de la priorité no 4. Étant donné l’emplacement géographique éloigné, la forte proportion de personnes ayant des problèmes de santé chroniques et l’augmentation du nombre d’éclosions dans diverses communautés, plusieurs cliniques de dépistage ont été déployées, et les communautés autochtones ont reçu des doses de vaccins pour vacciner l’ensemble de la population admissible.
La vaccination est recommandée en priorité aux personnes qui sont vulnérables face au virus, c’est-à-dire celles présentant le risque le plus élevé de souffrir de complications liées à la COVID‑19, notamment les personnes âgées de 70 ans et plus qui vivent en CHSLD ou dans une résidence pour personnes âgées. Une fois le vaccin disponible pour une communauté, il est probable que toute la population admissible et le personnel qui y travaille pourront le recevoir.
Non, il n’est pas nécessaire de passer un test de dépistage et d’obtenir un résultat négatif avant de pouvoir se faire vacciner.
En raison de contraintes liées à la logistique de transport du vaccin de Pfizer-BioNTech, dont la nécessité de maintenir le vaccin congelé à -70 degrés Celsius jusqu’à l’utilisation, il a été retenu que les communautés reçoivent plutôt le vaccin de Moderna, qui comporte moins d’enjeux sur ce plan et qui est donc plus simple à distribuer à certains endroits, dont certaines communautés autochtones.
Pour le moment, on vise une couverture vaccinale d’au moins 70 %. Ainsi, pour une communauté de 1 500 habitants, cela représente environ 1 050 personnes qui devraient être vaccinées.
Par contre, développer une immunité au virus ne se fera pas du jour au lendemain. D’ici là, les membres de la population doivent continuer à se laver les mains, à rester chez eux s’ils sont malades, à suivre les règles de distanciation physique, à porter un couvre-visage lorsqu’il le faut, à respecter l’étiquette respiratoire, ainsi qu’à bien désinfecter les surfaces.
Aucune province n’a annoncé qu’elle rendrait la vaccination obligatoire. Il est cependant probable que certains pays exigeront la vaccination pour permettre aux voyageurs de visiter sans besoin de quarantaine.
Le lieu de la vaccination a étéétabli selon les installations disponibles dans les communautés. Communiquez avec le centre de santé ou le poste de soins de votre communauté afin d’obtenir de l’information à ce sujet.
Il est recommandé de recevoir le vaccin même si la personne a déjà eu la COVID-19. L’immunité, soit le fait d’être protégé contre le virus après avoir eu la COVID-19, peut varier d’une personne à une autre. Il est donc possible qu’une personne qui a déjà eu la COVID-19 soit infectée de nouveau par ce virus.
Lorsque la deuxième dose pourra être donnée, les gens seront recontactés.
Puisqu’il faut plusieurs jours avant que le vaccin offre une protection, il est possible qu’une personne soit infectée par le virus après l’administration de la première dose. Il est tout de même recommandé d’administrer la deuxième dose comme prévu, une fois la période d’isolement de la personne terminée.
Des discussions devront être tenues entre la communauté et le réseau québécois de la santé afin d’évaluer cette possibilité. Afin de limiter les risques de contagion, on souhaite que tous les résidents et travailleurs d’une communauté puissent recevoir le vaccin, qu’ils soient membres des Premières Nations ou pas.
Des ententes ont été conclues entre différentes nations pour offrir la vaccination en milieu urbain. Par ailleurs, des organismes autochtones et des directions de santé publique régionales se sont mobilisés pour offrir la vaccination aux Premières Nations en milieu urbain. Il est recommandé de communiquer directement avec votre communauté ou avec le centre d’amitié autochtone pour obtenir l’information qui s’applique à votre situation.
Série de conférences virtuelles sur la vaccination
Webinaire 1 – Immunité collective : Comment les vaccins peuvent-ils protéger notre population?

Webinaire 2 – Campagne de vaccination : Quand les Premières Nations au Québec seront-elles vaccinées?

Webinaire 3 – Médecine moderne et approches traditionnelles : Que nous apportent les savoirs ancestraux dans le contexte actuel?

Témoignages de personnes des Premières Nations vaccinées
